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Lignes directrices canadiennes en matière d’alimentation

SECTION 3 Importance des compétences alimentaires

Dans un environnement alimentaire où les produits hautement transformés sont devenus le choix facile, et parfois le seul choix, la promotion des compétences alimentaires en tant que composante de la littératie alimentaire, est un élément essentiel des stratégies visant à favoriser l’adoption de saines habitudes alimentaires tout au long de la vie.

La Ligne directrice no 3 et les considérations présentées dans cette section sont axées sur les compétences alimentaires favorisant la mise en œuvre à la fois de la Ligne directrice no 1 et de la Ligne directrice no 2 .

 

LIGNE DIRECTRICE no 3

Les compétences alimentaires sont nécessaires pour naviguer dans un environnement alimentaire complexe et favoriser une saine alimentation.

  • Il faudrait promouvoir la cuisson et la préparation des repas à partir d’aliments de haute valeur nutritive en tant que moyen pratique favorisant la saine alimentation.
  • Il faudrait faire la promotion des étiquettes des aliments en tant qu’outils qui aident les Canadiens à faire des choix éclairés.

CONSIDÉRATIONS

Compétences alimentaires et littératie alimentaire

  • Les compétences alimentaires sont des compétences de vie importantes.
  • La littératie alimentaire prend en compte les compétences alimentaires et le contexte environnemental plus large.
  • Il faudrait célébrer les pratiques culturelles liées à l’alimentation.
  • Les compétences alimentaires devraient être considérées dans le contexte social, culturel et historique des peuples autochtones.

Compétences alimentaires et occasions d’apprendre et de partager

  • Les compétences alimentaires peuvent être enseignées, apprises et transmises dans divers contextes.

Compétences alimentaires et gaspillage alimentaire

  • Les compétences alimentaires peuvent contribuer à la réduction des déchets domestiques.

Il faudrait promouvoir la cuisson et la préparation de repas à partir d’aliments de haute valeur nutritive en tant que moyen pratique favorisant la saine alimentation.

Fondement

Santé Canada recommande la cuisson et la préparation de repas et collations sains à partir d’aliments de haute valeur nutritive en tant que moyen pratique favorisant la saine alimentation. De nombreux Canadiens sont confrontés à un environnement alimentaire où des produits hautement transformés sont facilement disponibles, offerts à prix compétitif, en grosses portions et font l’objet d’un marketing intensif. 1 La transformation de l’environnement alimentaire observée au cours des dernières décennies a entraîné une modification des apports alimentaires. 2  D’autres facteurs ont augmenté la dépendance envers les produits hautement transformés, comme une modification des conditions de travail (par exemple : horaires de travail irréguliers) et de l’organisation de la vie familiale (par exemple : évolution dans la répartition des tâches domestiques en fonction des genres). 1 

Avec le temps, les ménages canadiens ont augmenté significativement la proportion du budget alimentaire consacrée à des produits hautement transformés, particulièrement à des produits pratiques (prêt-à-manger ou à réchauffer). 13  Les ménages canadiens consacrent environ 30 % de leur budget alimentaire à des repas ou collations vendus dans des restaurants traditionnels, des établissements de restauration rapide, des cafétérias, des kiosques de rafraîchissements, des snack bars, des distributeurs automatiques, des cantines mobiles, des traiteurs ou des casse-croûtes. 4  Les types de nourriture achetés dans ces établissements ont été associés à une augmentation de l’apport énergétique (calories) et de l’apport de sodium, de sucres et de lipides saturés. 56  Un plus faible nombre de Canadiens préparent maintenant leurs repas à partir d’ingrédients de base. Bon nombre d’entre eux dépendent de produits hautement transformés qui nécessitent moins de compétences alimentaires ou des compétences différentes.7

Par ailleurs, le recours accru à des produits hautement transformés a entraîné une réduction de la transmission des compétences alimentaires entre les parents, les aidants ou membres la famille élargie et les enfants ou adolescents. Cette transmission représentait autrefois le principal mode d’apprentissage traditionnel de ces compétences.7

La cuisson et la préparation des repas à la maison peut favoriser la saine alimentation décrite dans la Section 1. 8  Par exemple, lorsqu’on cuisine à la maison, on peut réduire l’achat et la consommation de produits hautement transformés. Ce changement de comportement peut encourager la consommation de types et quantités d’aliments plus sains à la longue puisqu’on peut préparer des repas à partir d’ingrédients qui ont une plus faible teneur en sodium, sucres libres ou lipides saturés. 

Il faudrait faire la promotion des étiquettes des aliments en tant qu’outils qui aident les Canadiens à faire des choix éclairés.

Fondement

Les étiquettes des aliments sont en train d’être modifiées pour faire en sorte que le choix le plus sain soit le choix le plus facile à faire. Veuillez consulter Modifications à l’étiquetage des aliments.

Les étiquettes des aliments sont l’une des principales sources d’information nutritionnelle au Canada. 9   Les Canadiens peuvent utiliser cette information pour faire des choix éclairés, planifier des repas nutritifs et gérer certaines maladies chroniques ou conditions de santé liées à l’alimentation. L’information nutritionnelle affichée sur les étiquettes des aliments est perçue comme une source d’information hautement crédible chez les consommateurs. Bon nombre d’entre eux déclarent qu’ils utilisent celle-ci pour orienter leurs choix de produits alimentaires. 9

Le taux d’utilisation de l’information nutritionnelle sur les étiquettes des aliments est plus élevé chez les personnes ayant des conditions de santé ou des besoins alimentaires spécifiques. Ce taux est plus faible chez les enfants, les adolescents et les personnes âgées. 9 Les personnes qui ont un plus faible niveau de revenu et d’éducation ont également moins tendance à utiliser l’information nutritionnelle affichée sur les étiquettes des aliments. 9  Les interventions visant à améliorer la reconnaissance et la compréhension de l’information nutritionnelle peuvent entraîner des résultats positifs chez certaines populations, comme celles ayant un plus faible niveau de revenu et de littératie. 9

Le tableau de la valeur nutritive est un élément de l’étiquetage nutritionnel qui peut aider les Canadiens à :

  • se renseigner sur la valeur nutritive d’un aliment,
  • comparer la teneur en nutriments des produits alimentaires, et
  • mieux gérer des régimes alimentaires spécifiques (par exemple, régime faible en sodium).

Le tableau de la valeur nutritive indique un pourcentage de la valeur quotidienne (% VQ) dans une portion définie d’aliment pour chacun des principaux nutriments. En vertu des nouveaux règlements sur l’étiquetage au Canada, une note relative au % VQ doit être affichée au bas du tableau de la valeur nutritive. Les Canadiens pourront ainsi mieux comprendre si un aliment préemballé contient « peu » (5 % VQ ou moins) ou « beaucoup » (15 % VQ ou plus) d’un certain nutriment. L’information nutritionnelle fournie sur les étiquettes des aliments peut aider les Canadiens à faire des choix alimentaires plus sains 10  sur une base régulière pour réduire leur apport de sodium, de sucres libres et de lipides saturés. Une réduction de l’apport de ces nutriments peut contribuer à la réduction de facteurs de risque importants des maladies chroniques au Canada.

Le tableau de la valeur nutritive fournit de l’information sur la teneur en sucres totaux des aliments et boissons préemballés. Un % VQ de 15 % ou plus (ce qui correspond à 15 grammes ou plus) peut aider à identifier les aliments qui ont une teneur élevée en sucres libres.

La liste des ingrédients est un autre moyen permettant de vérifier la présence de sucres libres dans les aliments et boissons préemballés. Selon le nouveau règlement sur l’étiquetage au Canada, les ingrédients reliés aux sucres doivent être regroupés en ordre décroissant, en fonction de leur poids, après le terme « sucres ». Cette mesure a pour but de permettre aux Canadiens d’identifier toutes les sources de sucres libres dans un produit et de vérifier leur proportion par rapport aux autres ingrédients.

La liste des ingrédients est un autre élément des étiquettes des aliments. Les ingrédients doivent être présentés en ordre de poids décroissant : l’ingrédient qui pèse le plus figure en premier et celui qui pèse le moins en dernier. Cette liste peut aider les Canadiens à vérifier si un aliment contient « plus » d’un ingrédient (au début de la liste) ou « moins » d’un autre ingrédient (à la fin de la liste). Elle peut s’avérer particulièrement utile lorsqu’on tente d’éviter certains ingrédients comme les allergènes.

Considérées globalement, les étiquettes des aliments sont des outils qui peuvent aider les Canadiens à naviguer dans un environnement alimentaire complexe. Les étiquettes des aliments peuvent aider les Canadiens à faire des choix éclairés en divers endroits, comme à l’épicerie. Encourager l’utilisation des étiquettes des aliments et promouvoir la cuisson et préparation des repas peut favoriser le choix d’aliments de haute valeur nutritive et la préparation de repas et collations sains.

Considérations

Compétences alimentaires et littératie alimentaire

Les compétences alimentaires sont des compétences de vie importantes.

On dit qu’une personne a des compétences alimentaires lorsqu’elle dispose de l’information, des capacités et des stratégies lui permettant de se procurer des aliments de haute valeur nutritive et de préparer des repas et collations sécuritaires, nutritifs et culturellement acceptables. Les compétences alimentaires peuvent aider une personne à mieux comprendre l’approvisionnement alimentaire et l’origine des aliments.

Les compétences alimentaires incluent :

 

Les connaissances nécessaires pour lire, évaluer et interpréter l’information nutritionnelle affichée sur les étiquettes des aliments ou dans les menus ainsi que les stratégies de marketing des aliments et boissons; la connaissance des techniques d’entreposage et de préparation sécuritaire des aliments et l’adaptation des recettes; la connaissance des méthodes entourant la culture des aliments, la chasse et la pêche ainsi que celle des sites de cueillette des plantes ou petits fruits.

Les compétences sensorielles nécessaires à l’évaluation de la texture, de l’apparence, de la saveur et de l’odeur des aliments et à déterminer le degré de maturité des plantes ou petits fruits avant leur cueillette.

Les compétences de planification nécessaires pour faire une liste d’épicerie, respecter un budget alimentaire, planifier et préparer des repas nutritifs en tenant compte des préférences et besoins nutritionnels de tous les membres de la famille et utiliser adéquatement les restes d’aliments.

Les compétences techniques nécessaires à l’utilisation d’outils et de techniques appropriés lors de la préparation des repas ou dans le cadre de la chasse, la pêche, la cueillette et la préparation ou la conservation des aliments traditionnels.

— Adapté à partir de Vanderkooy 13

Ces compétences peuvent aussi favoriser l’adoption d’une approche intuitive de l’alimentation. Celle-ci consiste à faire des choix alimentaires conscients, à prendre le temps de manger, à être attentif aux signaux de la faim et de la satiété et à éviter les distractions, lorsqu’on mange. 11 Une telle approche permet d’être attentif à ce qu’on mange, ce qui peut être atteint en réduisant au maximum les distractions. Un manque d’attention peut entraîner la consommation de plus grandes quantités d’aliments et de boissons au moment même et lors des repas et collations subséquents. 12

L’acquisition de compétences alimentaires de base (comme la capacité d’assembler un repas ou une collation simple à partir d’aliments de haute valeur nutritive) peut contribuer à l’amélioration des choix et comportements alimentaires à tout âge, plus particulièrement chez les enfants et les adolescents. 7 Compte tenu que les connaissances et les compétences se développent à mesure qu’on les utilise, la cuisson ou la préparation des repas à partir d’ingrédients de base peut devenir routinière et nécessiter de moins en moins de temps à la longue. L’acquisition de compétences alimentaires de base peut être particulièrement utile lorsqu’on passe d’une étape de la vie à l’autre ou lors d’une modification des conditions de vie, par exemple chez les adolescents ou les jeunes adultes qui doivent désormais se nourrir par eux-mêmes, chez les personnes âgées qui ont perdu le conjoint qui cuisinait et chez les personnes qui ont moins d’occasions de profiter de la transmission intergénérationnelle des compétences alimentaires après avoir quitté leur famille élargie.

La littératie alimentaire prend en compte les compétences alimentaires et le contexte environnemental plus large.

Les compétences alimentaires sont l’un des éléments de la littératie alimentaire. Elles sont interreliées avec l’environnement social, l’environnement physique et d’autres déterminants de la santé. Plusieurs facteurs ont une influence sur les choix et les comportements alimentaires.14 Ces facteurs peuvent être :

La littératie alimentaire inclut les compétences et pratiques alimentaires apprises et utilisées tout au long de la vie pour se débrouiller dans un environnement alimentaire complexe. Ce concept prend aussi en compte les facteurs d’ordre social, culturel, économique et physique liés à l’alimentation.

  • le soutien de la famille et des pairs;
  • la disponibilité et l’accessibilité des ressources (comme les moyens financiers, une cuisine fonctionnelle, l’équipement de cuisine et les denrées alimentaires de base);
  • les normes sociales, culturelles ou liées au genre; et
  • les contraintes de temps (par exemple, les personnes qui ont un faible revenu ou qui doivent cumuler divers emplois manquent parfois de ressources ou de temps pour améliorer suffisamment leurs compétences alimentaires).

Tous les secteurs de la société devraient s’efforcer d’encourager la préparation de repas à partir d’aliments de haute valeur nutritive et l’adoption de saines habitudes alimentaires chez les personnes de toute origine. La Section 4 traite de la nécessité de créer des environnements qui favorisent la saine alimentation.

Il faudrait célébrer les pratiques culturelles liées à l’alimentation.

Les pratiques culturelles liées à l’alimentation peuvent avoir une influence sur l’apprentissage et le partage des compétences alimentaires. Ces pratiques reflètent les diverses origines ethniques et traditions alimentaires au Canada. Les traditions alimentaires peuvent avoir un impact sur la composition de l’alimentation des Canadiens, sur la façon et le moment de s’alimenter et aussi sur les lieux d’achat et les modes de préparation des aliments. La célébration des pratiques culturelles liées à l’alimentation peut permettre de perpétuer les traditions alimentaires en les transmettant d’une génération à l’autre et en les partageant avec d’autres personnes. Par exemple, l’organisation d’événements communautaires où on célèbre avec des aliments ethniques peut être un moyen de partager diverses connaissances et compétences au sein d’une culture et entre les cultures. Le fait de manger en bonne compagnie (voir Section 1) peut aussi encourager la création de liens entre les cultures.

Les compétences alimentaires devraient être considérées dans le contexte social, culturel et historique des peuples autochtones.

Les efforts visant le développement des compétences alimentaires devraient prendre en compte l’histoire, les conditions de vie et les aspirations spécifiques des peuples autochtones au Canada. 15  Il importe de reconnaître le contexte historique des pensionnats autochtones puisque de nombreux survivants de ces institutions ont été déconnectés de leurs terres. Plusieurs de ces survivants ne sont plus familiers avec les réseaux de partage des connaissances et compétences spécifiques aux systèmes alimentaires des peuples autochtones. 15

Les systèmes alimentaires des peuples autochtones incluent les plantes comestibles et les espèces animales que les peuples autochtones se procurent sur la terre, dans l’eau ou dans les airs en utilisant des connaissances et technologies qui sont adaptées et transmises d’une génération à l’autre.17  Ces connaissances sont indispensables à la durabilité des cultures et des récoltes et aussi en matière de préparation, d’entreposage, de consommation et de partage des aliments traditionnels.

Il faudrait insister sur la nécessité de créer des occasions favorisant le partage intergénérationnel du savoir, le renforcement des aptitudes culturelles et l’atteinte des aspirations pour garantir un avenir plus sain. Pour atteindre ces objectifs, les communautés autochtones devraient non seulement participer au développement de politiques et de programmes visant l’acquisition et l’amélioration des compétences alimentaires, mais aussi jouer un rôle de leader. Les efforts déployés à cet égard peuvent améliorer la qualité de l’alimentation chez les peuples autochtones. 16  Ces efforts peuvent aussi favoriser une meilleure auto-détermination et une revitalisation de l’identité culturelle.

Compétences alimentaires et occasions d’apprendre et de partager

Les compétences alimentaires peuvent être enseignées, apprises et transmises dans divers contextes.

Les Canadiens peuvent créer des occasions permettant d’enseigner et de partager des compétences alimentaires en divers endroits : à la maison, à la garderie, à l’école (par exemple en intégrant les compétences alimentaires dans les programmes éducatifs destinés aux enfants), au centre communautaire, au jardin communautaire ou sur les terres. Par exemple, les nouveaux arrivants au Canada qui ont un accès limité à des aliments ou ingrédients culturels ou qui ne sont pas familiers avec les substituts à utiliser pour préparer des recettes traditionnelles pourraient bénéficier du soutien fourni par des pairs en participant à une cuisine communautaire locale. 18  La transmission des compétences alimentaires peut aussi se faire lors d’une activité de groupe consacrée à la préparation d’un repas à l’occasion de célébrations familiales ou communautaires.

Il faudrait promouvoir des techniques sécuritaires de préparation et de manipulation des aliments en vue de prévenir les toxi-infections alimentaires. Les Conseils généraux de salubrité expliquent les meilleures pratiques à adopter lors de la manipulation, de l’entreposage, de la cuisson, de la cuisson au barbecue et du réchauffement des aliments.

Pour être en mesure de récolter, d’entreposer et de préparer en toute sécurité des aliments traditionnels, il est important d’utiliser des méthodes traditionnelles et de consulter des Aînés compétents. Le document Salubrité des aliments pour les Premières nations du Canada: Manuel sur les saines pratiques alimentaires explique les meilleures pratiques entourant la récolte et la préparation des aliments traditionnels chez les Premières Nations.

La transmission des compétences alimentaires peut contribuer au développement de la confiance en soi et de l’efficacité personnelle (croyance en ses propres capacités) chez les enfants et les adolescents tout en faisant naître un sentiment d’accomplissement. 7  La participation à certaines tâches liées à la préparation des repas peut encourager les jeunes enfants à essayer de nouveaux aliments.19 L’acquisition de compétences alimentaires, peu importe l’endroit, peut favoriser les normes sociales entourant la préparation des aliments au tout début de la vie et aussi encourager l’adoption de saines habitudes alimentaires pendant toute la vie. En créant des occasions de cuisiner et de préparer des aliments dans le cadre d’initiatives scolaires (comme les cours d’économie familiale et les programmes de petits déjeuners) parallèlement à d’autres programmes communautaires, on peut favoriser l’acquisition et la mise en pratique des compétences alimentaires chez les enfants et les adolescents.

Le transfert des connaissances et compétences alimentaires peut aussi se faire entre adultes. Les programmes visant l’amélioration des compétences alimentaires peuvent être particulièrement bénéfiques chez les adultes qui manquent de compétences de base. Les personnes qui ont récemment été diagnostiquées avec des facteurs de risque liés à l’alimentation sont parfois très motivées à se renseigner sur la façon d’apporter des changements à leur alimentation. On peut encourager les adultes à participer à de tels programmes en mettant l’accent sur les aspects créatifs de la cuisine ou sur la préparation de repas sains, à prix abordable, en un rien de temps.

Compétences alimentaires et gaspillage alimentaire

Les compétences alimentaires peuvent contribuer à la réduction des déchets domestiques.

Les aliments qui sont produits ne sont pas tous consommés. La valeur des pertes et du gaspillage alimentaires s’élève à environ 31 milliards $ par année au Canada. 20  On estime que presque la moitié des déchets générés dans l’ensemble du système d’approvisionnement alimentaire sont générés à l’échelon des ménages au Canada.20 Parmi les motifs potentiels du gaspillage alimentaire, on compte des achats mal planifiés ou impulsifs et le fait de préparer ou de servir de trop grandes quantités de nourriture lors des repas. 21 Une amélioration des compétences alimentaires peut contribuer à la réduction des déchets alimentaires des ménages au Canada. Par exemple, le développement de compétences entourant la planification des repas, l’entreposage des aliments périssables et l’utilisation des restes peut contribuer grandement à la réduction des déchets.

Les déchets alimentaires exercent aussi une pression indue sur l’environnement puisque la production des aliments nécessite l’utilisation de ressources naturelles, comme la terre, le sol et l’eau, même lorsque ceux-ci ne sont pas consommés en bout de ligne.22 L’impact du gaspillage alimentaire sur l’environnement est décrit plus en détail à la Section 1.


Références

Note de bas de page 1
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Note de bas de page 16
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Note de bas de page 17
Kuhnlein HV, Receveur O. Dietary change and traditional food systems of Indigenous Peoples. Annu Rev Nutr. 1996; 16 : 417-442. 17
Note de bas de page 18
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Note de bas de page 20
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Note de bas de page 21
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Note de bas de page 23
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